Français d'origine algérienne, musulman arabo-berbère en Occident laïque, ma culture de la citoyenneté a fait de moi un citoyen de cultures. Un être d'hybridité chez qui on trouve toujours une mauvaise raison de ne tolérer aucun des brins de son ADN, pourtant si délicatement torsadés en hélice : un peu comme le fuselage d'un missile.
Parce qu'il n'est question que de Guerre et de Paix. Celles des Hommes et de l'Histoire ; celles de l'homme et de son histoire. De ces identités qui cherchent à prendre le dessus en récusant les autres qui chercheront à reprendre le dessus en récusant les autres. Ces luttes infinies de l'esprit et de l'âme des individus de double culture, chez qui il est essentiel d'être surarmé de part et d'autre des tranchées, pour négocier un armistice qui ne soit pas la capitulation d'un des deux camps. C'est tout ce dont témoigne mes oeuvres.
J'ai fait le choix de transformer le no man's land, hanté par les nécroses et névroses de tout un héritage à la fois culturel, familial et sociétal, en un carrefour où l'on ne parviendra plus à distinguer qui est qui dans la foule. Ainsi, les influences et courants sont métissés dans mon travail. On peut y retrouver de la calligraphie arabe, du tag, du mandala, mais aussi de la littérature et des mathématiques ; une dimension à la fois mystique et spirituel, urbaine et contemporaine, le tout sans qu'à aucun moment une influence ne domine les autres. Ensemble, elles parviennent à former un agrégat qui donne naissance à une matière inédite.
Plusieurs questions se posent alors. Est-ce la Culture qui m'a permis d'atteindre cet équilibre intérieur et, dans le prolongement, artistique ? Ou bien, est-ce l'exercice de ma citoyenneté qui m'y a aidé ? La réponse est, bien entendu, les deux. La culture sans la citoyenneté c'est de la propagande. La citoyenneté sans la culture c'est la dictature. Ces deux notions sont si liées qu'en se battant pour la juste et honnête existence de l'une, on se bat nécessairement pour l'autre.
Les Français ont choisi la poésie, l'humour, la musique, le dessin et la peinture pour revendiquer leurs droits de citoyens. Cela me fait penser à une phrase de Robert Filliou qui disait : « L'Art est ce qui rend la vie plus intéressante que l'Art. » Je crois que c'est la philosophie de notre peuple depuis toujours, pour qui l'Art est avant tout un prétexte pour rapprocher les Hommes. Je m'inscris d'autant plus dans cette philosophie que, moi non plus, je ne saurais dissocier mes oeuvres d'une revendication citoyenne pour plus de justice sociale, d'ouverture et de tolérance, en espérant créer des ponts entre les peuples. Ponts que l'on torsadera délicatement en hélices s'il le faut.
NØNE+7
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À l’image de son identité hybride, les influences et courants sont métissés dans le travail de NØNE+7. On y retrouve du tag et du graffiti, premières amours de l’artiste, de la calligraphie en hommage à celles que ses parents affichaient sur les murs du salon, mais également une dimension littéraire et scientifique ; mystique et spirituelle ; traditionnelle et urbaine, le tout en veillant à ce qu’aucune influence ne domine les autres. Ensemble, elles parviennent à former un agrégat qui donne naissance à une matière inédite.
Les Talismans existent dans les croyances païennes et les traditions religieuses de tous les peuples du monde. Cette collection puise directement son inspiration dans ces objets conçus à partir de textes sacrés, de formules incantatoires ou de symboles ésotériques, et à qui l’Humanité confère des pouvoirs magiques.
Ce talisman évoque la Création. Celle de la Terre avec le Big Bang, de l’être humain dont la vie naît de la rencontre d'un spermatozoïde et d’un ovule, ou encore d'une production intellectuelle.
Le cycle est toujours le même. Un voyage sans fin entre l'infiniment petit (l'embryon d'une idée) et l'infiniment grand (sa concrétisation). La quête d'une harmonie qui ne s'obtient qu'en acceptant de s’armer de patience et d’efforts pour traverser des nuées complexes et chaotiques. Cette œuvre rappelle également qu’il y a autant de beauté et de poésie dans la réalisation finale que dans les embûches rencontrées pour l’atteindre. Tout est une question de perception.
Inspirée de « L'Homme de Vitruve » de Léonard de Vinci qui cherchait à placer l'être humain au centre de Tout, cette œuvre souhaite, au contraire, décharner l'Homme pour n'en garder que les énergies immatérielles et vagabondes (l'âme et l'esprit) afin de l'amalgamer dans son environnement. L'Homme n'est alors plus le centre de Tout, il devient le Tout. Enfin capable de vibrer aussi bien avec le vivant que l'inerte, en toute délicatesse.
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